Radiations de Temps

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Radiations de temps

(2013 – 20′)
pour quatre voix, piano, sons enregistrés, live electronics (diffusion sur 4 points) et vidéo de Franck Cantereau
ensemble CLSI
Rodolphe Bourotte, Yannick Guédon, Olga Krashenko, Gerard Pape : voix
Jacqueline Méfano : piano
Paul Méfano : direction
Stefan Tiedje : diffusion du son

enregistrement réalisé au GRM en juillet 2013.


Qu’est-ce qui subsisterait de la mort de la musique ? Le bruit, lorsque l’on quitte ce monde, devient-il signifiant et nous fait-il découvrir – abruptement, au dernier moment, que tout ce à quoi nous donnions du sens, musique, langage, ne constitue que la partie émergée de ce qui de la vérité du monde est accessible à l’humain ? Le bruit pourrait-il porter l’ultime sens à nous caché, parce que dépassant nos capacités d’appréhension de la totalité de l’univers ?
Quoiqu’il en soit, la musique (et peut-être l’art en général, avec plus ou moins de focalisations) traite de cette lutte qui se tient d’une part entre la séduction qu’opèrent sur nous la dénom- brabilité, l’aspect numérique, la calculabilité, et d’autre part la pure folie, le chaos, l’animalité, l’irrationnel, le bruit.
Radiations de temps se concentre encore sur cette problématique, non seulement par la façon dont elle est structurée, mais aussi par ce qu’elle porte de sens (et de non-sens). La musique résulte ici à la fois de l’amour et de la profonde détestation pour tout ce qu’implique l’emploi d’un langage pour s’exprimer. Les limitations intrinsèques au langage, qu’aucune excursion/distortion/enrichissement poétique ne saurait pousser à l’infini, ont influé sur le choix d’une langue impossible, sans redondances (composé uniquement d’hapax), et sur deux textes en langage intelligible : l’un de Heathcote Williams, qui traite de son aversion pour le calcul et pour le potentiel destructeur de notre pouvoir calculateur, et l’autre d’Antonin Artaud, dont le titre “Lettre contre la Kabbale” rend assez bien l’esprit.
Le langage est abandonné sur la deuxième partie, consacrée au piano seul, comme le rendu métaphorique d’une lutte sans issue entre l’irrationnel et le charme opéré par le nombre.

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