Expo photos sonores à Die

Là où l’on s’égare

Au cinéma le Pestel à Die (Drôme) pendant un mois, à partir du 18 janvier 2020

Quelques indices pour mieux vous perdre

Les balades photographiques

Les 4 séries/balades empruntent des codes au langage cinématographique. Chaque balade peut induire un mouvement, une chronologie, un repérage, un story-board. Elles proposent au regardeur de faire des liens, de créer des rapports entre les photographies. On peut par exemple apercevoir comme un traveling avant ou un zoom qui part d’un plan très large de paysage, une montagne (Alpes de Haute Provence), et se resserre progressivement sur un gros plan de roche (en Bretagne). Au passage, des vaches se seront transformées en pierres et des ruines en falaises.

Les séries sont basées sur la notion de passage (par exemple de l’intérieur vers l’extérieur) et de transformation, changement d’état (par exemple de l’état minéral à l’état organique). Chaque balade propose une alchimie, un embryon d’histoire où l’humain est toujours présent en filigrane. Soit qu’il cherche une liberté dans ses errances, ou à se fondre dans la nature, soit parfois de manière plus inquiétante lorsqu’une montagne, puis un champ dérive lentement vers une porte de béton fermée.   Franck Cantereau

           Les balades sonores

Les « séries-balades », une à une me sont déroulées. Et nommées par couleur: rouge avec ocre, vert sombre avec blanche. Je crée un petit texte ou conte pour chacune. Dors et les oublie. L’enregistreur dans la poche je bondis dans mon sauvage environnement des hautes corbières, ça pique et roule, l’hiver il y a même des ruissellements d’eau, un animal s’ébroue, une enfant étend des cailloux, le flanc de colline me hèle, je cavale, cavale, bouine et bruisse et effleure les structures dans la bergerie. Me repose entre les murs, tête dans la cocotte. Puis reviens à mes petits jets de mots, en retient dans la boîte, sème les autres, et confronte ma récolte de sons aux 4 balades visuelles: il s’agit de s’égarer dans les matières paysagères sans se perdre. Hardi!    Fabienne Gay